L'annonce avait été faite au mois de novembre 2017. Elle est désormais officielle depuis le 5 février. Le groupe Galeries Lafayette a trouvé un accord avec le groupe La Financière Immobilière Bordelaise, holding détenue par Michel Ohayon, pour le rachat de vingt-deux de ses magasins en province. Ces derniers seront cédés sous forme de franchise. Une opération qui aura été conclue beaucoup plus rapidement que prévu puisque, à l'origine, celle-ci était prévu pour « le second semestre de l'année 2018 ».
Dans un communiqué officielle, la direction des Galeries Lafayette assure que cette transaction n'aura « pas d'impact sur l'emploi des 900 collaborateurs concernés […] le projet garantissant le maintien de la majorité des conditions et avantages sociaux. » De même, une garantie à l'emploi de deux ans est elle actée, un accord entre la direction des Galeries Lafayette et trois des quatre syndicats représentatifs ayant été conclu en ce sens à la fin de l'année 2017.
Une opération que le groupe justifie ainsi : « poursuivre la transformation du modèle économique de l'entreprise […] et redonner une dynamique commerciale locale d'envergure", en s'associant avec un acteur, spécialisé dans l'immobilier commercial. En effet, la Financière Immobilière Bordelaise, est un acteur significatif de ce secteur puisque la holding est notamment propriétaire du Waldorf Astoria - Hôtel Trianon Palace à Versailles, du Grand Hôtel de Bordeaux et du Sheraton à Roissy.
Les vingt-deux sites concernés sont : Agen, Amiens, Angoulême, Bayonne, Beauvais, Belfort, Besançon, Caen, Cannes, Chalon-sur-Saône, Chambéry, Dax, La Roche-sur-Yon, La Rochelle, Libourne, Lorient, Montauban, Niort, Rouen, Saintes, Tarbes et Toulon. Vingt-deux magasins dont le chiffre d'affaires cumulé serait, selon Le Figaro, de 150 millions d'euros.
Le groupe comptera donc désormais 28 magasins en propre et 27 en affiliation dans l'Hexagone puisqu'au vingt-deux s'ajoutent cinq magasins qui étaient déjà sur ce modèle (Béziers, Langon, Menton, Perpignan et Rennes). Une opération qui s'inscrit dans le projet à long terme de transformation de la branche Grands Magasins baptisé « Ambition 2020 » et présenté en 2014 par le PDG du groupe, Nicolas Houzé.
Pour un spécialiste du secteur, cette transaction soulève des interrogations quant à la stratégie du groupe Galeries Lafayette. En effet, le choix de la franchise (affiliation) pose question quant à la cohérence des choix faits sur le long terme : depuis le début des années 1990, le groupe avait choisi la fermeture pure et simple des magasins non-rentables (Valence, Nevers, Bourges, Boulogne-sur-Mer, Nantes, Saint-Étienne) ou faisant doublon avec ceux des Nouvelles Galeries (Nantes, Toulouse, Bordeaux), groupe racheté en 1991. Du coup, pourquoi ce revirement et le choix de la franchise ? Selon Les Échos, il y aurait au moins deux raisons : le montant des loyers et une masse salariale trop élevée. Une des interrogations, suite à cet opération, est la suivante : quelles ont été les raisons du choix des magasins concernés par la future affiliation ? Un choix géographique (plusieurs magasins d'une même région -Bretagne, Hauts-de-France, Normandie font partie des vingt-deux magasins) ? Un choix d'implantation, le groupe souhaitant garder en propre ces magasins situés dans les centres commerciaux ? Mais au-delà quel intérêt les Galeries Lafayette ont-elles d'avoir un parc d'implantations pour moitié en propre et pour l'autre moitié en franchise ? Des questions auxquelles n'ont pas encore répondu Philippe et Nicolas Houzé, les dirigeants du groupe, et qui, à l'heure actuelle, tendent plus à faire naître des inquiétudes qu'une stratégie claire et cohérente.
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